Petit tour dans le Jura

Après avoir découvert la petite version des 22km du trail de la Vallée de Joux l’année passée, j’ai eu envie d’y retourner. Je me suis alors inscrit pour les 36km. Le parcours a l’air sympa avec la montée de la Dent de Vaulion en plus par rapport au parcours des 22km ainsi que la descente de Châtel jusqu’à Montricher et la remontée jusqu’au Mont-Tendre. Puisque j’avais fait le Trail des Patrouilleurs 2 semaines plus tôt (42km et 3000m de dénivelée), je n’avais pas de doute quant à ma capacité à parcourir ce trail. Moins de kms, moins de dénivelée et une altitude ne dépassant pas les 1700m (contre ~3000 à Crans-Montana).

Du départ de l’Abbaye jusqu’au Pont, ça longe le lac de Joux pour ensuite monter sur la Dent de Vaulion. Je trouve que ça part vite pour un  36km. Une fois que la montée débute, la majorité des coureurs continue encore à courir. Si tu cours à la montée, soit t’es hyper bon et tu vas être dans les gagnants, soit t’es en train de te faire bluffer par l’adrénaline du début de course et tu risques d’être cramé bien trop tôt. Je trouve que marcher à la montée te ralentit un peu mais te permet de t’économiser beaucoup. C’est très rentable. Mais dès que ça redevient plat tu te remets directement à courir. Et si tu te retrouves tout d’un coup à 15km de l’arrivée en te sentant encore frais, tu peux toujours accélérer (ça ne m’est jamais arrivé). Tu sais que tu vas finir cramé mais il faut quand même gérer pour ne pas devoir ramper sur les 10 derniers kms.

Montée de la Dent de Vaulion

Fini la montée de la Dent de Vaulion, ça redescend sur Petra Felix. Je suis encore bien en jambes et pourtant je me fais dépasser par plusieurs personnes. Je suis assez surpris parce que à ce moment-là je descends plutôt bien. Encore une fois, je me dis que soit techniquement ils sont vraiment bons et que ça ne sert à rien d’essayer de les crocher, soit ils investissent trop d’énergie et que je les retrouverai tôt ou tard.  J’arrive à Petra Felix, ma mère est là à encourager en secouant des grelots. Elle me fait bien rigoler. En plus elle profite d’indiquer la direction de la suite du parcours. Ça aide toujours un peu les coureurs quand les spectateurs indiquent le chemin à suivre. Pour ce trail je trouve que c’est toujours bien indiqué avec régulièrement des petits drapeaux, mais il y a de toute façon des moments où on n’est pas 100% sûr et où on est rassuré dès qu’on aperçoit le drapeau suivant. Ce n’est pas rare d’avoir des coureurs qui se trompent.

On passe le Mollendruz et maintenant ça remonte jusqu’à Chatel. C’est là qu’il y a le premier ravitaillement, après 14 kms de course. Jusque là tout va encore assez bien. Au ravito, je mange et je bois beaucoup. Je prends que des quartiers d’orange et des morceaux de banane, c’est ce qui est le plus facile à manger. J’ai 1.5l de boisson dans mon sac mais je compte les faire durer sur les 36km, je ne veux pas perdre de temps à déballer et re-remplir mon sac. Du coup je bois un max. Je prends encore une poignée de morceaux de bananes et je repars tout de suite. Je trottine en finissant de manger. J’ai été efficace, j’ai dépassé pas mal de gens à ce ravitaillement. J’ai de toute façon quelques réserves de pâtes de fruit si besoin d’ici le prochain ravito.

Juste après un ravitaillement, encore de la banane plein les mains !

Maintenant commence la grande descente, de Châtel jusqu’à Montricher. Là c’est bien pentu, sur des petits chemins, bien raides et bien accidentés. J’ai vraiment du plaisir à descendre là-dedans. Je pense aller vite mais j’entends du bruit derrière moi. Quelqu’un est en train de me rattraper ? Personne derrière moi. J’entends souvent des bruits, ça doit être les cailloux qui continuent de rouler en bas après mon passage. Je décide de toute façon de ne plus me retourner jusqu’à Montricher, je descends vraiment bien et avec plaisir. Etre inquiet de me faire rattraper m’enlève du plaisir et ne me fait pas forcément aller plus vite, alors autant ne pas se faire de soucis. Je profite de la descente, ça change de la fin du trail des Patrouilleurs 😛

A peine descendu jusqu’à Montricher que ça remonte pour de bon jusqu’au Mont-Tendre. C’est la dernière montée. Mais c’est quand même ~850m de dénivelée. Donc ça va monter et pour un bon moment. Sur toute cette montée j’ai un bon rythme et je suis assez régulier. Je rattrape plusieurs personnes. Il y a aussi beaucoup de randonneurs qui sont venus faire leur balade du dimanche. Je dis à chaque fois bonjour et je remercie de me laisser passer. J’ai même le droit à un « ah enfin quelqu’un de gentil, les autres on dirait qu’ils sont sourds ». Pourtant je trouve que les coureurs sont assez sympas sur les trails, notamment à se faire des politesses pour les dépassements sur les chemins étroits ou à s’échanger 2-3 mots à la montée.

Presque arrivé au Mont-Tendre

Juste avant d’arriver au Mont-Tendre, il y a le 2ème et dernier ravitaillement au 24ème km. Même technique, j’avale un max sans perdre de temps et je me remets directement en mouvement tout en terminant mes bananes. Comme à la Red Bull XRow, l’objectif est d’être à l’arrêt le moins longtemps possible. Avancer lentement c’est toujours infiniment plus rapide qu’être à l’arrêt. Sur ce ravitaillement je dépasse à nouveau plusieurs personnes. J’arrive sur le Mont-Tendre. Il reste moins de 12km et c’est que de la descente avec 2 petits sursauts de montée. J’ai tout juste commencé la descente et je me fais dépasser par 2 gars. Ils descendent 2x plus vite que moi. C’est les 2 premiers du parcours des 22km.

La descente continue et je sens mes jambes de plus en plus lourdes. De temps en temps, mon ischio droit se crispe. Ça doit être une séquelle de la Red Bull X Row. C’est de la jolie descente sur un terrain agréable mais je sens que je suis de moins en moins agile et que le corps peine de plus en plus. J’aperçois devant, au loin, un grand habillé en blanc. Sa façon de courir m’indique qu’il a l’air épuisé. Il me faut du temps mais je le rattrape avant la fin de la descente. Beaucoup de gens du parcours des 22km me dépassent.

Ça fait moins le malin à la fin !

Il ne reste plus que 2-3 kms jusqu’au centre sportif du Sentier où se trouve l’arrivée. J’aimerais bien accélérer mais mon corps est à bout et il y a aussi toujours l’ischio droit qui se crispe. Ma montre indique bientôt 4h d’effort. Je n’ai pas de référence mais je me dis que réussir à terminer sous les 4h ce serait beau. J’accélère du mieux que mon corps le permet. Je termine en 3h59 et 43 secondes 🙂 Je suis très content que tout se soit bien passé et j’ai eu du plaisir à m’essayer à ces 36kms du trail de la Vallée de Joux. J’étais 17ème au point de passage de Châtel, 11ème au Mont-Tendre et je passe la ligne d’arrivée 9ème (sur 109) chez les seniors. Les affaires sérieuses avec l’équipe suisse d’aviron vont maintenant reprendre, ce qui clôt probablement mon chapitre course à pied pour un petit moment. J’essaierai quand même de me faire de temps en temps des tours sympas à Sarnen !

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