Les Européens à la maison

Après la régate de Duisburg, nous avons fait 2 semaines d’entraînement à Varese en Italie. Les entraînements se sont bien passés, il y a eu de gros progrès et le bateau commence à avoir de la gueule. Nous sommes gentiment capables de réaliser des bonnes  choses mais on a encore de la peine à le faire régulièrement. Mais c’est en flirtant de temps en temps avec la qualité qu’on va pouvoir ensuite vraiment l’apprivoiser.

En arrivant sur le Rotsee pour effectuer nos derniers entraînements avant les courses, il y a un déclic. Le bateau va super bien, on ressent très bien notre union dans la poussée, on peut commencer à jouer avec le bateau. C’est tout nouveau. De mon expérience, à chaque fois que j’ai pu commencer à jouer avec le bateau ça avait annoncé le début des belles courses. Ça veut pas dire que c’est acquis et que tout est parfait mais tu sens que tu peux commencer à te lâcher, à ramer agile, agressif et que chaque rameur du bateau rame en suspension. Bref tu peux te faire plaisir.

Depuis la gauche: Kessler, Schürch, Jacquot, Maillefer. ©Jean-Michel Photographie

Eliminatoire

On commence les Européens par une course qui nous permet de mettre en pratique et d’explorer nos nouvelles bonnes sensations. On termine 3ème des éliminatoires, ce qui nous permet de passer directement en demi-finale. Tout n’est pas encore au top surtout en fin de  course mais globalement ça va super bien. On a quand même dû battre les champions d’Europe en titre pour passer directement en demi-finale

Eliminatoire du vendredi

Demi-finale

On sait que ça va être chaud de passer en finale mais que c’est possible. On fait une très bonne course, bien agressive,  bien conséquente. A mi course, tout est encore très serré. On fait ce qu’il faut pour se démarquer, on est 3ème 500m avant la ligne d’arrivée. Les Ukrainiens font alors un sprint de folie qu’on n’arrive pas à tenir. Il nous manque encore cette habileté à s’exciter complètement sans se désunir. On rate la finale pour 1 seconde. On est très déçu de rater la finale A des  Européens (d’autant plus que lors d’une finale devant son public à Lucerne tout est possible !) et on est déçu de ne pas encore être capable de mieux sprinter mais globalement la course a vraiment été bonne, on progresse à toute vitesse. On passe donc en finale B. Il est tout de même intéressant d’observer que d’après les temps on aurait terminé 2ème de l’autre demi finale. Ça reste des simples chronos, c’est incomparable avec une confrontation directe (même si dans ce cas les courses sont à moins de 10min d’écart donc dans des conditions comparables). C’est facile de dire « je serais passé  dans l’autre demi-finale ». Mais au-delà de se trouver des excuses, c’est encourageant de voir que les temps tendent à  montrer qu’on est dans le  coup.

Kessler, Schürch, Jacquot, Maillefer. ©Jean-Michel Photographie

Finale B

Ce qui est dur en finale B, c’est que t’as un peu l’impression que tous tes efforts de le demi-finale n’ont servi à rien. En finale B, tout est à recommencer, si tu n’est pas prêt à faire une course comme si tu y allais pour une médaille, tu finis 12ème. On veut aller  chercher cette 7ème place pour montrer qu’on aurait eu notre place en finale A. On fait à nouveau une très bonne course. On est premier après 1500m. On voit que les Serbes veulent nous passer comme  les Ukrainiens le jour d’avant. On réagit tôt et fort, ça réagit bien, on reste unis. Les Serbes insistent. Ça se joue sur les derniers coups. On a encore un peu de peine à pouvoir  devenir  fou fou sans se désunir. On termine 2ème pour 0.04 secondes.

©Jean-Michel Photographie

Bilan

Malgré la frustration de se faire passer une fois de plus sur la  fin de course, on est super content d’avoir réalisé sur le weekend 3 courses de qualité. Les progrès sont là,  les choses se mettent en place. Les championnats d’Europe ne sont qu’une étape en vue des mondiaux où il faudra faire le top 8 pour la qualification aux JO. Top 8, ça ne va pas être facile, mais on est tous motivés et  prêts à faire ce qu’il faut pour progresser. J’aime ramer avec cette équipe, je me réjouis de la suite.

©Jean-Michel Photographie
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